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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/46

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HISTOIRE

ſa protection, & étoit trop bon Chrétien pour rien attendre de la fragilité humaine, quand la grace nous abandonne. En pénitent réſigné, il avoit ceſſé l’ouvrage, & les mains jointes, & les yeux fixés vers le plancher, du meilleur de ſon cœur il y adreſſoit ſa priére. Il avoit oublié cette maxime émanée du Ciel, ſi vraie & ſi conſolante : Aidez-vous, je vous aiderai. Mademoiſelle Manon la Brune, dont la morale étoit un peu plus relâchée, en jurant comme une Bohémienne, nous faiſoit bien voir qu’elle attendoit tout de la vigueur de ſon bras & du pouvoir de ſes charmes, & ſecouoit le pauvre diable d’importance, en prétendant qu’il y avoit de la malice de la part de Mr. B.... qui n’en étoit certainement pas capable, ou que c’étoit l’effet de quelque ſort jetté ſur ſes charmes par quelque Beauté envieuſe. Il n’y avoit que