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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/48

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HISTOIRE

qui, effrayé par le cri que j’avois fait, ſe croyoit mortellement bleſſé, nous dit qu’il ne vouloit pas mourir ſans vengeance ; & l’épée à la main, ſes culottes ſur ſes talons, pourſuivoit ſa partie, en cotoyant prudenment la muraille, dont il avoit grand beſoin. Nous eumes le plaiſir de lui voir faire trois fois le tour de l’appartement, lardant toutes les figures qu’il rencontroit ſur les tapiſſeries, & tomber eſſouflé, en demandant pardon au Ciel, du ſang qu’il venoit de répandre.

Le combat fini, on tranſporta dans un cabinet Mr. B.... qui ſe croyant toujours mortellement bleſſé, demandoit, à toute force, un Chirurgien & le Pere Auguſte, ſon Confeſſeur. Mademoiſelle Manon la Brune s’étoit retirée dans ſa chambre, où les amis de Mr. B.... ſavoient ſuivie pour la conſoler. J’ai appris depuis qu’un d’eux avoit entre-