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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/57

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de Mlle. BRION.

de la voir conduire à l’Hôpital : ſatisfaction humiliante qu’elle ne put jamais me faire conſentir à partager.

A tant d’allarmes ſuccéda un plaiſir flatteur que je n’avois pas encore ſongé à gouter : c’étoit de me dire à moi-même : Je m’appartiens. Enfin, je pourrai me donner à mon cher de la V.... il me verra avec plaiſir, je l’aimerai ſans partage ; mon bonheur va être parfait.

Comme il étoit de la connoiſſance de Mr. L.... je le priai de lui enſeigner ma demeure : il me le promit, & me dit en partant, qu’il me l’ameneroit dès le ſoir même. Quoi ! dès aujourd’hui, m’écriai-je, je verrois mon cher de la V.... je pourrai lui peindre toute mon ardeur ; je le verrai la partager. Quoi ! dès ce ſoir je lui entendrai dire dans mes bras : Oui, ma chere de Launay, je vous adore & n’adore que vous. Eſ-