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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/59

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de Mlle. BRION.

quis de ſes amis qui ſeroit de notre ſoupé ; que c’étoit un homme à m’entretenir, ſi je voulois un peu le careſſer ; que quoiqu’il ne fût pas très-riche, il fourniroit toujours à la dépenſe du ménage ; que de plus je ſerois maîtreſſe de le garder juſqu’à ce que je trouvaſſe mieux : il ajouta que perſonne ne pouvoit mieux m’inſtruire de la façon dont il falloit ſe comporter pour me l’attacher, que Manon ; qu’il me laiſſoit avec elle, en m’engageant fort de n’agir que par ſes conſeils.

Manon s’apperçut que cette nouvelle ne me faiſoit pas autant de plaiſir qu’elle auroit dû m’en faire : quoiqu’un entreteneur flattât beaucoup ma vanité, je craignois qu’il ne me fît perdre mon cher de la V.... Je lui fis part de mes allarmes ; elle me répondit en riant, qu’il falloit que je fuſſe bien neuve, pour croire qu’un entreteneur, quelque ri-