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Page:Histoire de Mademoiselle Brion, dite Comtesse de Launay, 1754.djvu/87

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de Mlle. BRION.

chez lui, le trompoit en ma faveur. Il fut flatté que je le cruſſe pere d’un enfant qui étoit un gage bien précieux de la tendreſſe de mon cher de la V.... Il m’étoit avantageux de ne le pas détromper ; il falloit quelqu’un qui voulût s’en reconnoître pere. Mr. L.... vouloit bien s’en charger ; il avoit plus de droit pour s’abuſer, que la plupart des maris qui ſe trouvent environnés d’une nombreuſe famille, ſans avoir jamais ſongé à laiſſer d’héritiers. De ce moment ſon amour augmenta de moitié ; ſes attentions pour moi ſe multiplierent à l’infini ; la reconnoiſſance lui donna des droits réels ſur mon cœur ; & ſi quelque choſe peut tenir lieu d’un ſentiment auquel on ne peut commander, Mr. L.... n’eut rien à déſirer.

Soit que les revenus du Marquis fuſſent diminués, ſoit que ſon amour fût éteint, je ne le vis plus depuis mon