Page:Histoire de Marguerite, fille de Suzon, 1784.djvu/140

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tions, mes joues s’enflammerent ; un feu brûlant parcourut toutes mes veines ; une douce ivreſſe s’empara de tous mes ſens ; enfin je fus dépucelée.

Voilà l’époque la plus intéreſſante de ma vie ; c’eſt à cette époque heureuſe que je rapporte mes plaiſirs, mes chagrins, mon bonheur, mes infortunes ; que dis-je ? c’eſt dès-lors uniquement que j’ai commencé de vivre ; tout m’a paru beau depuis mon coup d’eſſai. Quelqu’un dira-t-il peut-être, que je le fis trop tôt, mais n’eſt-ce donc pas à quinze ans que l’on doit entrer dans le monde ?

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