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Page:Histoire de Sainte Perpétue et de ses compagnons Librairie de J. Lefort 1885.djvu/481

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ils en firent, autant qu’il était en eux, non pas un souper libre, mais une agape. Avec leur constance ordinaire, ils adressaient la parole au peuple, le menaçant du jugement de Dieu, attestant leur bonheur de souffrir et se raillant de la curiosité de ceux qui les entouraient. Satur leur disait : « Le jour de demain ne vous suffit donc pas pour voir à votre aise ceux que vous haïssez. Aujourd’hui amis, demain ennemis. Cependant, remarquez bien nos visages, afin de nous reconnaître au jour du jugement. » En sorte que tous se retirèrent interdits ; beaucoup d’entre eux se convertirent.


CHAPITRE VI

Sommaire.Ils sont conduits tout joyeux, surtout Perpétue et Félicité, de la prison à l’amphithéâtre ; tous refusent de prendre des vêtements profanes ; ils sont flagellés ; ils désirent les bêtes et y sont exposés. Satur reste deux fois sain et sauf ; sainte Perpétue et sainte Félicité sont jetées en l’air. Saint Satur, blessé par un léopard, exhorte son gardien ; les martyrs se donnent un mutuel baiser ; ils sont mis à mort par le glaive.

I. Il apparut le jour de leur victoire, et ils allèrent de la prison à l’amphithéâtre comme vers le ciel, joyeux, le visage rayonnant, pâles, peut-être de joie, mais non de frayeur. Perpétue venait la dernière, le visage serein, d’un pas tranquille, comme l’épouse aimée du Christ son Dieu, tenant les yeux baissés pour en dérober