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DISCOURS
SUR LA NECESSITÉ D’ADMETTRE
DES ETRANGERS DANS LES SOCIETÉS LITTERAIRES,
par Mr. le Marquis D’ARGENSON

Messieurs

Avant que de vous faire la lecture d’un Ouvrage que j’ai composé, sans savoir encore que j’aurois le bonheur d’etre admis dans votre Compagnie, permettez moi de vous remercier de cette faveur, qui me pénétre de la plus vive reconnoissance. L’estime du bienfait est la mesure des sentimens qu’il inspire. Jugez donc de ma sensibilité par mon admiration pour l’Academie, pour la forme qu’elle a reçu d’un grand Roi, pour la solidité & l’utilité des ouvrages qu’elle a dejà produit, & pour le merite de ses Membres, parmi lesquels elle compte les plus grands hommes. Cette admiration étoit d’abord en moi degagée de tout interêt personnel, je vous rendois la justice qui vous est duë, seulement parce qu’elle vous est duë, & si j’y sentois quelque plaisir, c’etois celui que mon gout pour les Sciences & les Lettres