Page:Histoire de l'Académie Royale des Sciences et des Belles Lettres (1750).djvu/57

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
cations des mouvemens, elle devient ordinairement un maximum ou un minimum. On en peut déduire plusieurs propositions de grande conséquence; elle pourroit servir a déterminer les courbes que décrivent des corps attirés à un ou plusieurs centres. Je voulois traitter de ces choses entr’autres dans la seconde partie de ma Dynamique, que j’ai supprimée; le mauvais accueil que le préjugé a fait à la premiere, m’ayant dégouté?"

Il s’ensuivroit de ce passage, que M. de Leibnitz a eu non seulement une connoissance parfaite de ce principe sublime de la moindre action, mais même qu’il lui étoit si familier, qu’il s’en étoit servi pour déterminer ces lignes courbes, que parcourent les corps attirés, tant par un que par plusieurs centres: ce qui a rendu d’abord ce fragment fort suspect, d’autant plus que la Lettre même de M. de Leibnitz, d’où ce fragment doit être tiré, n’a jamais été renduë publique. En effet il s’agissoit de procurer une conviction entiere, que cette Lettre avoit été effectivement écrite par M. de Leibnitz, en indiquant l’endroit où l’Original existoit: autrement un semblable témoignage ne mérite aucune creance, surtout dans un cas tel que celui-ci, & qui concerne une découverte aussi importante. Ces raisons ont fait juger qu’il étoit d’une nécessité indispensable de s’informer plus exactement des preuves qui pouvoient justifier l’authenticité du fragment cité. Et d’abord, comme on a recherché si soigneusement & publié tant de Lettres de M. de Leibnitz, dans lesquelles on a lieu d’appercevoir & d’admirer ses méditations sublimes en tout genre de science; il ne paroit assurément point du tout vraisemblable que dans un Commerce Epistolaire aussi étendu, M. de Leibnitz ne se soit jamais ouvert à aucun de ses Amis, excepté M. Hermann seul, au sujet de cet admirable principe de la moindre action. On sçait l’étroite familiarité qu’il entretenoit avec le célébre M. Jean Bernoulli, & qu’il lui parloit souvent fort au long dans ses lettres des matieres surtout de la Dynamique. Cependent on ne trouve dans tout ce Com-