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Page:Histoire de l'Asie centrale.pdf/91

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AFGHANISTAN

LE PRINCE ABBAS, FILS DE TIMOUR CHÂH, FILS D’AHMED CHÂH, FILS DE ZÉMAN KHAN.

Il fut pendant deux ans gouverneur de Pichâver du vivant de son père ; il avait épousé la fille du khan de Khaïber. Cette circonstance lui avait fait donner ce gouvernement. C’était un homme d’une grande bravoure et d’une force si prodigieuse qu’il déracinait un arbre planté depuis trois ans ; il excellait dans le maniement du sabre. L’impétuosité de son caractère, et les suggestions de son beau-père le portèrent à se révolter contre son père. Timour Châh rassembla des troupes et marcha sur Pichâver ; son fils se repentant de sa conduite, envoya un intermédiaire peur intercéder en sa faveur, lui dire qu’il n’était point criminel, et que le père de sa femme était le seul coupable. C’était la vérité. Timour Châh lui accorda son pardon et fit son entrée dans Pichâver. Mais le beau-père du châhzadèh Abbas et quelques-uns des chefs afghans firent assaillir le palais en plein jour par une troupe de Khaïberis ; peu s’en fallut qu’ils ne s’emparassent de la personne de Timour Châh. Une esclave informée de ce qui s’y passait, avertit le roi qui s’enfuit du harem et alla se réfugier dans le pavillon du château du Bengalah[1]. Les troupes chargées de la garde

  1. Bengalah ou Bangla désigne ordinairement dans le nord de l’Inde et dans les pays limitrophes une maison de plaisance. Ce mot est orthographié Bungalow dans les relations anglaises. Voy. H. H. Wilson, A glossary of judicial and revenue terms and useful words occurring in official documents, etc. London, 1845, art. Bangla, page 59.