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Page:Histoire de l'Entente cordiale franco-anglais - Lanessan - 1916.djvu/15

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ix
préface

sur l’Europe ; c’est aussi pour protéger les Pays-Bas contre ses ambitions et maintenir sur les côtes orientales de la mer du Nord des États assez faibles pour qu’elle n’ait pas à redouter leur concurrence maritime. De même qu’elle s’était alliée, au xvie siècle, avec la France, pour combattre les ambitions de Philippe ii et de la maison de Habsbourg, elle s’allie avec cette dernière, pour combattre les prétentions de Louis xiv et de Napoléon à dominer l’Europe.

S’il se trouve dans l’histoire de la France quelques phases caractérisées par des bouillonnements exceptionnels d’ambitions continentales, l’histoire de l’Angleterre fut marquée, de temps à autre, par des prétentions maritimes excessives. Aux Louis xiv et aux Napoléon de France, qui rêvèrent de dominer l’Europe, correspondent, en Angleterre, les Chatam, les William Pitt, les Palmerston qui aspirèrent à une domination mondiale des océans redoutable pour les autres nations. Il se forma, à ces époques, contre la Grande-Bretagne, des coalitions analogues à celles que la Grande-Bretagne provoqua contre la France. Faut-il rappeler l’insurrection contre le despotisme britannique d’où sortit l’indépendance des États-Unis ? A-t-on oublié les ligues que formèrent les neutres contre les prétentions de la marine anglaise à régenter la navigation commerciale de toutes les nations ?

De l’autre côté de la Manche plus encore que de ce côté ci, ceux qui firent ces rêves furent mis