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Page:Histoire de l'Entente cordiale franco-anglais - Lanessan - 1916.djvu/93

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ÉMANCIPATION DE LA GRÈCE

plus rigoureuses furent appliquées en vue d’empêcher le développement des idées libérales ; les universités étaient placées sous une surveillance rigoureuse et il était interdit aux ouvrier de voyager dans les États où les associations étaient tolérées. Quelques manifestations libérales se produisirent en Allemagne et en Italie, elles furent réprimées avec une extrême rigueur. L’Espagne s’étant agitée, Louis xviii revendiqua l’honneur d’y combattre la révolution. La seule idée que celle-ci pourrait renaître faisait trembler tous les potentats sur leurs trônes, et si tous redoutaient les guerres, c’est qu’elles avaient été et seraient encore, sans nul doute, accompagnées de mouvement révolutionnaires.

§ ii. – le rôle de la france et de l’angleterre dans l’émancipation de la grèce et la neutralisation des pays-bas.

En 1821, lorsque la Grèce, sous l’impulsion de la société « l’Hétairie », se souleva contre les Turcs, de très vives sympathies s’éveillèrent en sa faveur chez tous les grands peuples, mais elle ne trouva aucun appui parmi les souverains. Malgré l’intérêt que la Russie avait à la dissolution de l’Empire ottoman, le tsar se montrait peu favorable aux Grecs, parce qu’ils n’admettait pas qu’ils dussent leur indépendance à une révolution ; la Prusse et l’Autriche étaient hostiles aux insurgés grecs ; en France, Villèle déclarait ne pas comprendre l’intérêt qu’on leur portait ; seul le gouvernement britannique, malgré sa résolution de maintenir l’Empire ottoman, se montrait favorable aux insurgés grecs. Il finit par entraîner le gouvernement français et celui de la Russie. À Navarin des navires des trois pays détruisent la flotte turque (octobre 1827) ; puis un protocole signé à Londres établit l’autonomie de la Grèce sous l’hégémonie