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Régeste genevois, Gaufred, était né à Auxerre. D’abord disciple d’Abailard, il devint successivement moine de Clairvaux, secrétaire de saint Bernard, abbé d’Igny, au diocèse de Reims ; puis il succéda à Fastrade sur le siège de Clairvaux, en 1162.

Sa prélature fut signalée par un nouvel accroissement de l’ordre. Quatre monastères sont fondés, tant sur le sol de l’ancienne Gaule que sur celui de la péninsule Ibérique. L’ordre militaire des Oiseaux, fondé en Portugal par saint Jean Cirite, pour défendre les chrétiens contre les Maures, reconnaît sa dépendance vis-à-vis de l’ordre cistercien. Il s’engage à être visité par l’abbé de Cîteaux, ou par son délégué, et à obéir à l’abbé de Clairvaux quand ce dernier se rendra en Espagne.

Gaufred sollicita vivement, mais sans avoir pu l’obtenir encore, la canonisation de saint Bernard. Après avoir occupé six ans le siège illustré par ce grand personnage, il résigna sa charge ou en fut révoqué, en 1168, sur les instances d’Henri, frère du roi de France, qui, d’abord simple moine de Clairvaux, était devenu archevêque de Reims. Quel fut le motif de cette disgrâce ? On l’ignore. Il paraît toutefois qu’elle ne lui fut pis très préjudiciable puisque, l’année suivante, il fut envoyé auprès de l’empereur Frédéric par Alexandre, abbé de Cîteaux.

Quelques années plus tard (1175), il se retire au monastère de Fosseneuve, en Italie, à la tête duquel il est bientôt placé[1]. De la maison filiale il passe à la maison-mère, et nous le trouvons revêtu de la dignité abbatiale en 1180.

  1. C’est entre sa mission auprès de l’empereur et son départ pour Fosseneuve, que sa biographie présente une lacune. Aussi, quelques auteurs ont-ils attribué à deux personnages distincts les faits que nous lui attribuons.