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journaux de terre jouxt la terre de ladite abbaye. » Trois ans plus tard (1182), Gottier-Morens lui donne « tout ce qu’il pouvait avoir dès l’eau de l’abbaye[1] jusque au lac ; » et, en 1181, un nommé Gotlier, peut-être le même que celui ci-dessus, fait donation d’un champ situé à Saint-Simon[2].

On voit avec quelle rapidité les richesses territoriales venaient étendre le patrimoine de notre monastère. Si sa position sur une bande de terre stérile et étroite rendait impossible une agglomération de fermes dans son voisinage, ses possessions sur la rive opposée du lac commençaient à former un centre d’exploitation ; et l’on peut observer que non-seulement les comtes de Savoie, les sires de Grésy et ceux d’Aix, mais aussi d’humbles tenanciers, se montraient généreux en faveur de cette maison.

Vers cette même époque, l’abbaye jette les fondements de ses droits territoriaux dans les Beauges. Nantelme, évêque de Genève de 1185 à 1206, lui donne, pour bâtir une maison, un emplacement contigu à l’habitation de Jean, chapelain de Jarsy, qui demeurait sur le cimetière de cette paroisse. En 1192, Aymon de Aula, du Châtelard, abandonne, pour le salut de son âme et de ses ancêtres, tout ce qu’il possédait ou avait droit de posséder dans la montagne de Cheray ou Cherel. La donation est faite dans la paroisse de Jarsy, en présence du chapelain Jean, qui la reçoit et l’approuve. Bernard, oncle paternel

  1. On appelle, encore aujourd’hui, ruisseau de l’abbaye ou de la Bay, un petit cours d’eau qui traverse Saint-Simon, hameau de la commune d’Aix, et va se jeter dans le Sierroz, au bas de ce village. Ce ruisseau séparait autrefois les diocèses de Genève et de Grenoble.
  2. Archives de la Préfecture de Chambéry : Déclaratoires sur les biens de l’ancien patrimoine de l’Église, t. 1.