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Quatre ans après, mourait au château de Montmélian, où il avait pris naissance, le comte de Savoie Amédée IV, fils et successeur de Thomas Ier. Le bel héritage transmis par son père avait été morcelé entre ses mains par les apanages qu’il dut céder à ses frères. Thomas II, comte de Flandre, eut le Piémont ; Aymon, le Chablais et le Bas-Valais, compris aussi sous le nom de Chablais. Pendant plusieurs siècles, les terres données en apanage constituaient des fiefs transmissibles, au gré de leurs possesseurs, sous la seule réserve de la fidélité envers le comte de Savoie. Aussi, les frères cadets d’Amédée IV, mieux doués que lui, réussirent à augmenter leurs fiefs patrimoniaux, qui devinrent plus étendus que les possessions de la Couronne, et firent résonner par toute l’Europe le nom glorieux de leur famille[1].

Amédée eut cependant assez d’habileté pour conserver la neutralité entre le pape et l’empereur, sans encourir la disgrâce de l’un ou de l’autre, et ce n’était pas chose facile. Par sa nomination aux fonctions de vicaire du Saint-Empire en Lombardie, conjointement avec Enzins, roi de Sardaigne, fils naturel de l’empereur, il continua les traditions de Thomas Ier dans ses rapports avec l’empire, et perpétua une des principales causes de l’élévation de sa Maison, dont il contribua, pendant son règne, à arrondir les domaines.

Vis-à-vis des maisons religieuses, il suivit également l’exemple de ses ancêtres. Le prieuré du Bourget fut surtout l’objet de sa générosité. Fondé vers 1030, par


    arbitrage semblable à ceux de Seyssel (1121), de Saint-Sigismond (1156), d’Aix (1184), y avait eu lieu pour régler les différends sans cesse renaissants entre le comte et l’évêque de Genève.

  1. Cibrario, Origine e Progressi della Mon. di Savoia.