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bourg de Chambéry, faite à Thomas Ier en 1232. Par cette nouvelle acquisition, toute l’agglomération qui composait la ville de Chambéry, sauf quelques propriétés particulières, fit partie des possessions des comtes de Savoie et devint ensuite le siège officiel de leur gouvernement. Leur résidence avait d’abord été Montmélian, Chillon et Voiron ; elle était alors plus habituellement au Bourget[1].

L’abandon du Piémont, apanage à Philippe d’Achaïe, avait, en quelque sorte, exilé Amédée V de l’Italie. Il se tourna vers la France et se mêla aux querelles de Philippe le Bel contre le roi d’Angleterre. Guy, comte de Flandre, ayant donné sa fille en mariage à ce dernier, attira sur lui le courroux de son puissant voisin, le roi de France. Amédée V, après avoir en vain travaillé à la réconciliation de ces deux souverains, prit le parti de Philippe, lui conduisit de vaillantes troupes à plusieurs reprises, et figura surtout à la bataille de Mons-en-Puelle[2] (18 août 1304), avec son fils Edouard, dont la bravoure fut signalée. Il eut ensuite l’honneur de contribuer grandement à la paix qui s’ensuivit[3], sa parenté avec les deux belligérants lui rendant cette tâche plus facile.

Mais ce fut surtout contre ses voisins immédiats qu’il eut mainte occasion de faire preuve de sa supériorité dans les combats. L’enchevêtrement de ses possessions avec celles du comte de Genevois, du dauphin de Viennois, baron de Faucigny, les prétentions de ce dernier à l’hérédité du comté de Savoie, au nom de sa mère Béatrix, firent naître fréquemment des discussions qui, grâce aux usages de

  1. Cibrario, Specc. cron., p. 73.
  2. Aujourd’hui, village de 1,800 habitants, dans le département du Nord, à 20 kilomètres sud de Lille.
  3. L’abbé Boissat, Hist. de la Maison de Savoie.