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de l’Ordre, souvent très éloignées du couvent et situées dans des provinces différentes, étaient d’une exploitation très difficile de la part des religieux profès. Aussi on les affermait à des laïques, et la communauté vivait non plus du travail de ses mains, mais des revenus de ses domaines. Il y avait là un double motif pour diriger la puissance de cet Ordre, alors si grande, dans une voie nouvelle. Déjà Étienne de Lexinton, abbé de Clairvaux, avait établi à Paris une maison d’études pour ses religieux, qui devint le collège des Bernardins, nom des cisterciens de France, en souvenir de l’illustre fondateur de Clairvaux. Ce collège, le plus ancien de l’Université, fut plus tard ouvert à tout l’Ordre.

Mais il était réserve à Benoit XII d’organiser les études cisterciennes par voie hiérarchique. D’après sa bulle, il y aura une école dans chaque abbaye, et dans chaque province un lycée supérieur où seront envoyés les élèves les plus distingués des écoles abbatiales, capables d’entrer en logique. Le pape en reconnaît six principaux, ceux d’Oxford, de Toulouse, de Montpellier, de Salamanque, de Bologne et de Metz. Au-dessus de ces collèges provinciaux s’élèvera le collège de Paris, le premier de tous, comme étant la source de toutes les sciences ; il y viendra des religieux de toutes les générations et de toutes les nations. On y enseignera toutes les branches de la science ecclésiastique, à l’exception du droit canon, dans la crainte que cette étude ne fasse négliger celle de la théologie, beaucoup plus importante pour le cistercien.

Chaque abbé était tenu d’envoyer a ce collège un nombre détermine de religieux, avec des provisions. Les cours étaient de trois, cinq, six ou huit ans, selon que l’on aspirait au baccalauréat, à la licence ou au doctorat.