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5 janvier 1355, à Paris, il fut convenu que le comte de Savoie céderait au dauphin de France le Viennois et toutes ses possessions situées au delà du Guiers, et qu’en retour le dauphin lui abandonnerait les seigneuries de Gex, de Faucigny, un grand nombre de châteaux et terres, et généralement tout ce qu’il possédait en deçà des rivières de l’Ain et de l’Albarine. Le comte rendra à ses parents Jeanne de Bourgogne, avec qui l’union projetée n’eut point lieu[1] ; alliance et amitié existeront entre France et Savoie, sauf contre l’empereur.

Pour cimenter ce traité, Amédée VI épousa Bonne de Bourbon, cousine du roi, qui entra en Savoie par Yenne, suivie de 80 cavaliers, et y fut reçue solennellement[2].

Ces traités rendirent plus compactes les possessions de la Maison de Savoie ; mais, en substituant le roi de France au dauphin de Viennois, ils firent cesser pour elle tout espoir d’agrandissement de ce côté. Aussi, dés ce moment, ses vues se portèrent vers l’Italie et vers la grande source de la puissance séculière au moyen-âge, le saint empire romain.

Ces événements, malgré leur grande importance politique, n’empêchaient point le Comte-Vert de se mêlera des questions d’administration locale.

Déjà, quelques années auparavant, en 13i9, nous le voyons, tout jeune encore, intervenir personnellement à un traité passé entre lui, l’abbaye d’Hautecombe et la ville de Chambéry, relativement aux fours de cette ville.

  1. On ne voulut, disent les historiens contemporains, qu’une des plus riches héritières de la chrétienté sortît de France pour agrandir une puissance qui déjà prenait, à son gré, trop d’accroissement. Ce fut donc un motif politique qui empêcha ce mariage.
  2. Cibrario, Savoia, t. III, p. 126.