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Pour remplir ces dernières volontés, le corps du grand capitaine, raconte Cibrario[1], fut embaumé, mis dans une caisse de cyprès, embarqué, vers la fin du mois, sur un de ces grands vaisseaux appelés panfilli, et fut accompagné par Louis de Savoie, Gaspard de Montmayeur, François d’Arenthon, Richard Musard, anglais, un des premiers chevaliers de l’ordre du Collier, beaucoup d’autres gentilshommes et deux religieux, dont l’un se nommait Dieu-le-fils.

L’équipage, arrivé en pleine mer, fut assailli par une violente tempête : Louis de Savoie fit un vœu et le danger cessa. Ils abordèrent à Savone, le 9 août ; le 11, le corps fut descendu à terre, placé sur une litière et dirigé sur Hautecombe par Fossano et Rivoli.

Dès que l’on apprit à la cour de Savoie la nouvelle de la mort d’Amédée et l’arrivée de ses dépouilles mortelles, on se prépara à les recevoir avec les honneurs qu’elles méritaient. L’écuyer Passarit fut envoyé à la rencontre du cortège funèbre ; 40 torches accompagnaient le corps, d’une châtellenie à l’autre, jusqu’à Hautecombe, où il arriva le 8 mai.

La sépulture eut lieu le lendemain 9 mai 1383. L’archevêque de Tarentaise officia, assisté de trois abbés et de cinq prieurs ; 120 cierges brûlaient à cette cérémonie.

Mais la pompe funèbre, désirée par l’illustre défunt, fut réservée aux funérailles solennelles que l’on célébrait habituellement entre le trentième et le quarantième jour après le décès. Nous n’osons entreprendre de la décrire après l’éminent historien de la monarchie de Savoie, dont nous reproduisons ici l’émouvant récit :

  1. Altacomba, parte Ia, cap. v.