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nous dînâmes et iterum fut à chapitre, pour quelque rébellion qui était survenue, puis partîmes dudit monastère et vînmes passer par Yenne, petite ville de là par auprès d’une maladrerie belle, qui est assise sur le bord de la rivière du Rhône, et entre deux rocs, un lieu fort dangereux[1]. »

Ce récit contemporain des faits qu’il relate nous donne une assez triste idée des religieux d’Hautecombe. Ils usent de toutes les autorisations contraires à l’abstinence[2], ils sont peu instruits et peu dociles ; une rébellion surgit probablement à l’occasion des remontrances de leur visiteur, l’abbé de Clairvaux, et un chapitre dut se tenir à cette occasion. Alta comba, nimis alta, coades !

En revanche, Claude d’Estavayé jouissait d’une brillante position. Il était évêque de Belley, abbé du monastère d’Hautecombe, de l’ordre de Cîteaux et de celui du lac de Joux, de l’ordre des Prémontrés, chancelier de l’ordre du Collier. Il assista, le 25 mars 1519, à la grande solennité que Charles III fit célébrer à la Sainte-Chapelle de Chambéry, à l’occasion de la première fête de l’ordre de l’Annonciade, substitué à l’ordre du Collier l’année précédente[3].

En 1521, il était à Genève, figurant parmi les témoins de l’érection en comté, en faveur de Laurent de Gorrevod, baron de Montagny, de la seigneurie de Pont-de-Vaux. Le 8 novembre 1526, il signait à Chambéry, comme témoin, les lettres patentes par lesquelles le duc Charles III réta-

  1. Revue savoisienne, 1871, p. 6 et 7 : article de M. Jules Vuy.
    Nous avons cru devoir adapter l’orthographe moderne dans la reproduction de cet extrait, pour en faciliter la lecture.
  2. On se rappelle qu’en 1483, le chapitre général de Cîteaux avait autorisé l’usage d’aliments gras trois fois par semaine. (Suprà, chap. i, IIIe partie.)
  3. Guichenon, Savoie, p. 629.