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Depuis longtemps, il avait renoncé à son abbaye en faveur de son neveu, Adrien de Saluces[1]. D’une bulle, dont plusieurs lignes ont été effacées à dessein, et qui constitue presque toute la richesse de la partie ancienne des archives actuelles du monastère d’Hautecombe, il semble ressortir les faits suivants :

Sylvestre de Saluces aurait été pourvu de l’abbaye d’Hautecombe, en vertu de bulles pontificales qui ne concordaient pas en tous points avec l’acte de nomination émané du duc de Savoie, patron de cette abbaye.

À la suite de cette dissidence, Adrien de Saluces, ayant été nommé à ce siège, n’éprouva aucune résistance de la part de son oncle Sylvestre, qui se soumit et fit abandon de son bénéfice entre les mains de Paul V. Le Souverain Pontife accepta cette renonciation, mais, par nouvelles bulles du 11 des calendes de juillet (24 juin) 1610, il rétablit Sylvestre dans son ancienne dignité, lui concéda la jouissance de tous les revenus du bénéfice, sous la charge de payer à Adrien et à ses successeurs une pension annuelle de 400 écus d’or. Depuis 1616, cet arrangement dut prendre fin, puisque Adrien fut pourvu de l’abbaye par bulles du 21 juin de cette année-là.

Nous savons peu de choses sur la part qu’il prit à l’administration de sa commende. Il paraît, en réalité, s’en être peu préoccupé. Cependant, en 1621, il obtint la concession, sur tout le lac du Bourget, moyennant un consignement annuel de quinze lavarets, du droit de pêche restreint auparavant à certains cantons, ou au moins sou-

  1. Fils de René, comte de La Mente, chevalier de l’Annonciade, gouverneur de la marche de Saluces.