sur-Seine, petite ville située à une vingtaine de lieues au nord—ouest de Dijon, chez des chanoines réguliers qui y tenaient une école célèbre. Ses progrès y furent rapides ; il apprit à parler et à écrire la langue latine avec une élégante facilité ; il cultiva la poésie et se passionna même avec excès pour les belles-lettres[1].
Mais la science sans but pratique ne satisfaisait point sa grande âme, éclairée des lumières de la rai on et de la foi. Se rappelant les paroles de l’apôtre : « Celui-là est coupable qui, ayant la connaissance du bien qu’il doit faire, ne le fait pas[2], » il éprouvait les douloureuses perplexités de l’adolescent obligé de choisir, au seuil de la vie, la sphère d’activité qui absorbera toute son existence.
Bientôt il se sont destine à servir Dieu loin des périls du monde. Sa parole persuasive entraîne plusieurs parents et amis ; il les réunit à Châtillon dans une maison commune, et là, sous sa direction, tous travaillent à leur propre sanctification, afin de se rendre plus aptes à procurer celle des autres.
Cette surprenante réunion d’une trentaine d’hommes appartenant aux meilleures familles de la Bourgogne, virant au milieu de la foule, adonnés aux longues prières et aux austérités cénobitiques sous la direction du plus jeune d’entre eux, excita d’abord l’admiration de leurs compatriotes. Mais à peine six mois s’étaient écoulés que, suivant une chronique du temps, on les tenait pour suspects. Bernard s’occupa dès lors de donner une forme de vie régulière a sa communauté, et, au lieu de suivre