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Le procureur de la communauté était alors dom Marthod. Son esprit peu conciliant n’était point sans influence dans tous ces tiraillements entre les religieux d’Hautecombe et le chapitre et dans ce refus constant de toutes les propositions émanant du souverain ou de ses délégués. À son instigation, la communauté porta ses réclamations à son supérieur immédiat, l’abbé de Clairvaux. Celui-ci les ayant transmises à Charles-Emmanuel, il en obtint, le 4 janvier 1760, la réponse suivante :

« Très révérend Père en Dieu, nous étant fait rendre compte du placet qui nous a été présenté au nom des religieux d’Hautecombe avec vôtre lettre du 20 septembre dernier, nous n’avons pu voir qu’avec surprise, que le principal but de ce recours seroit d’impugner des transactions constamment observées et autorisées par le pape et par nous : Et comme notre intention est que ces contrats, qui sont la baze de la bulle d’union de l’abbaye d’Hautecombe à la Sainte Chapelle de Savoye subsistent, nous avons pour le surplus, donné des ordres précis pour qu’on prenne des arrangemens qui sans s’écarter de la bulle d’union, et des transactions y approuvées, peuvent être les plus propres à étouffer tout germe de différends entre le chapitre de la Sainte Chapelle, et lesdits religieux, à quoi nous sommes persuadés que vous inviterez efficacement ces religieux à concourir de leur côté, en mettant l’administration des affaires, et intérests de leur monastère entre les mains d’un procureur plus convenable que le Père Marthod[1]. »

En 1765, rien n’était encore terminé. Les membres de la délégation étant, les uns décédés, les autres promus à

  1. Billets royaux, vol. de 1755 à 1765.