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bition à Jean Dumoulin, procureur des habitants de Giez, d’y conduire le bétail, sous peine de 25 livres pour chaque habitant. Malgré cette défense, quelques hommes de Faverges y font paître leurs bestiaux parce que, disent-ils, ils tiennent ce droit du comte qui, à cause du château de Duingt, paie un servis annuel à l’abbaye.

Telles étaient leurs allégations. Sur ce, une enquête ait ordonnée par Pierre Bovet, juge de Duingt et de Beauviviers, et confiée aux notaires Guillaume d’Aillon et Aymon Pistons, suivant commission donnée à Annecy, le 27 juillet 1406.

Après avoir examiné les dépositions des témoins, le juge de Duingt confirme tous les droits revendiqués par l’abbaye. (19 octobre 1406.)

Appel de ce jugement par la commune de Giez devant François Marchand, juge des appels et des nullités pour le comte de Genevois. — Opposition de l’abbaye, disant que rappel avait été interjeté plus de neuf mois après la sentence. — Confirmation du premier jugement, le 10 décembre 1407. — Transaction nouvelle, faits nouveaux, recours au Conseil résident de Chambéry et au Conseil particulier du prince, renvoi au juge des appels. Enfin, le 17 janvier 1418, acquiescement définitif des deux parties à la dernière sentence[1].

Soixante-six ans plus tard, un procès semblable recommence.

Hélène de Luxembourg, comtesse de Genevois et dame de Duingt, avait succédé aux anciens seigneurs de Duingt. Les religieux d’Hautecombe réclament sa protection et lui exposent que les seigneurs de Duingt leur avaient concédé le droit de pâturage sur la montagne de Chérel et que, néanmoins, quelques personnes y coupent les bois, y construisent des maisons et y conduisent leurs bestiaux. Ils lui demandent de faire cesser ces méfaits et d’en punir les auteurs.

  1. Bibliothèque de l’auteur. — Voir, à la fin de cet ouvrage, divers documents relatifs à ces procès, sous n°° 29 et 30.