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fût pendant la première partie du règne d’Humbert III que les constructions de la nouvelle Hautecombe prirent de l’importance. En quittant leur établissement de Cessens, les moines durent édifier de nouveaux bâtiments au pied du versant sauvage du Mont-du-Chat ; mais, à raison de l’aridité des lieux et de la difficulté des communications, tout porte à croire qu’ils se bornèrent d’abord à élever les constructions strictement nécessaires, c’est-à-dire, un oratoire, d’humbles cellules, quelques locaux pour les ateliers et pour retirer les produits de leurs terres, conformément aux prescriptions de la régie de Cîteaux qu’ils venaient d’adopter.

Mais saint Amédée, en succédant à Vivian, sous la prélature duquel avait eu lieu cette première installation, avait imprimé au monastère un élan de prospérité qui ne s’était point ralenti. L’intérêt qu’il continua de lui porter depuis son siège de Lausanne, secondé par la piété de son ancien pupille, amenèrent la transformation des grossières constructions des disciples de Vivian en des demeures plus étendues et mieux établies. La main du comte de Savoie dut fréquemment s’ouvrir pour subvenir aux dépenses du monastère, lors même que peu de documents puissent l’établir. Habitant fréquemment Hautecombe, il est naturel d’admettre qu’il se plut à agrandir et à embellir cette maison religieuse, comme il l’eut fait pour une de ses résidences, sans prendre le soin de consigner dans des actes publics les libéralités qu’il consacrait à y élever sous ses yeux des oratoires ou d’autres constructions[1].

Aussi nos chroniques nationales, qui se sont attachées

  1. Delbene dit positivement que des nombreuses chartes de donations existant encore à Hautecombe pendant sa prélature, il ressort qu’Amédée III conféra beaucoup de biens au monastère et que Humbert III la compléta et l’embellit.