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aux rois, aux princes, aux évêques, aux abbés, aux gentilshommes, à des moines, en un mot, à des personnes de toutes les classes, traitant les sujets les plus divers et toujours au point de vue religieux, permettent d’y étudier son époque et prouvent l’ascendant qu’il exerça. Elles forment la partie la plus intéressante de ses œuvres. Ses traités sur la Grâce et le libre Arbitre, sur la Considération et sur d’autres points de la doctrine catholique, l’ont fait proclamer docteur de l’Église[1].

Hautecombe, fille immédiate de saint Bernard, dut, plus que bien d’autres abbayes, en pleurer la perte ; car, après avoir été transformée et affiliée à Clairvaux par ses soins, elle n’avait cessé d’être entourée de son affection. Nous en avons vu la preuve dans plusieurs de ses lettres et dans le choix de ses amis particuliers, pour diriger ce monastère.

Il parait que l’abbé d’Hautecombe était alors Rodolphe, dont le nom nous a été transmis par un seul document authentique, daté de 1156, et sur lequel nous croyons devoir nous arrêter.

Les droits mal définis et enchevêtrés de l’évêque de Genève et du comte de Genevois amenèrent fréquemment des conflits, dont plusieurs furent terminés par de hauts arbitres. Guy de Faucigny, évêque de 1078 à 1120, fut très prodigue du patrimoine ecclésiastique envers les couvents et en faveur de la famille des comtes de Genevois, à laquelle l’unissait un second mariage de sa mère Tetberge. D’après Spon, il aurait donné au comte Aymon

  1. La collection de ses écrits a été publiée, entre autres, par Mabillon, en 2 vol. in-folio. De nos jours, il en a été imprimé des traductions françaises. Nous avons souvent consulté la récente édition de M. Victor Palmé, enrichie de notes et de pièces complémentaires.