Page:Histoire de l'imagerie populaire (IA histoiredelimage00cham).pdf/198

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le jardin. Le surlendemain, elle continua sur le même air :

« — Quand un roi ne veut pas ressembler à un porc à l’engrais, il doit avoir de l’ambition et désirer devenir bon Dieu, ne fût-ce que pour donner à chacun de ses sujets le temps qui convient à son blé.

« Les jours avaient beau se suivre, ils se ressemblaient tous ; mais aux prières succédèrent les reproches, puis vinrent les injures et les menaces ; elle mit même le bonhomme au pain sec, mais il fut héroïque. Malheureusement il s’impatientait quelquefois, l’homme n’est pas parfait, et un jour qu’elle l’avait bien tarabusté, il s’écria tout hors de lui :

« — Te tairas-tu, madame Bonbec ? Et il lui appliqua sa main dans le dos en manière de bâton.

« Alors elle cria de toutes ses forces : « Mon mari m’a battue ! » pleura encore plus fort et répondit à toutes les consolations de ses filles de chambre : « Mon mari m’a battue ! »

« Le bonhomme comprit qu’il n’avait plus qu’à obéir ; il tira sans mot dire du côté de la fève, et monta d’échelette en échelon. Il ne se pressait pas, pourtant il arriva, se gratta la tête et frappa bien discrètement à la porte : Pan ! pan ! Il entendit une grosse voix qui disait :

« — Je parie que c’est encore ce mauvais bonhomme.

« — Hélas ! oui, mon bon saint Pierre, répondit-il,