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De la classe ouvrière

clave existe, et qu’il lui apparaît comme une conséquence fatale, nécessaire de la cité.

A ne s'en rapporter donc qu’au sentiment officiel pour ainsi dire des anciens, l'esclavage serait né avec l’humanité elle-même ; il en serait l'appendice, l'accomplissement fatal, conséquence inévitable d’une dualité de natures dans la race humaine ; et cependant est-il impossible d’obtenir même des anciens des témoignages positifs qui attestent qu'eux aussi, au fond de leur conscience, ils étaient loin d'admettre l’esclavage comme un fait naturel et radicalement attaché à l'humanité ? Oui, ces témoignages leur ont échappé ; eux aussi ils se sont élevés à leur façon contre ce faussement de la destinée humaine. Or, à qui nous adresserons-nous pour cela ? sera-ce à Platon, dont les sublimes inspirations touchent si souvent à l’idéal le plus pur ? Non vraiment ; mais c’est Aristote lui-même, cet ardent défenseur de la légitimité de l'esclavage,qui nous apprendra qu'antérieurement à lui existaient des opinions toutes contraires.

Arislote, dans sa /Vf/ô/w, et aanl d’exposer ses propres opinions sur Fesclaa ;;e, passe en reuc celle des philosophes qui l’ont précédé ; il dit : « Parlons d’abord du mailre el. « de IVsclaxc, afin de oir si, dans cet examen, nous ne « pourrons pas trouer quelque ehose de plus satisfaisant que « les idées aujourd’hui reçues. Les uns pensent, en effet, que H la puissance du maître n’est autre chose qu’une sorte de <« science administralnc , qui embrasse à ht l< ms l’autorité domestique, politique cl royale : les autres pensent que •< celte puissance est contre nature, parce que la lui fait <* riioiumc libre et Feschne, tandis que la nature ne met « entre eux aucune différence ; ils rcpardeul donc Fesela-

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