Page:Histoire de la colonne Napoléone.djvu/9

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ses côtés la garde impériale et toute la musique de l’armée. Le siège de ce trône n’était autre que le fauteuil antique du roi Dagobert, surmonté d’un trophée de drapeaux et guidons, pris dans les batailles de Montenotte, de Lodi, d’Arcole, de Rivoli, de Castiglione, des Pyramides, du Mont-Tabor, d’Aboukir, et de Marengo.

L’armure en pied des électeurs du Hanovre figurait au milieu de ce groupe, et le tout était orné des guidons pourprées des Beys d’Égypte.

Les décorations à distribuer aux légionnaires avaient été placées dans le casque de Duguesclin et sur le bouclier de Bayard.

Lorsque Napoléon parut, deux mille tambours battirent aux champs, et ne purent cependant pas étouffer les cris d’enthousiasme qui saluèrent l’arrivée du héros.

Alors commença la cérémonie. Les grands officiers, les commandants, les officiers et les simples légionnaires s’approchèrent successivement du trône, et reçurent individuellement des mains de l’Empereur la décoration de la légion. Bientôt le canon retentit sur tous les points, et l’écho alla dire à l’Angleterre que le vainqueur de l’Italie et de l’Égypte distribuait des marques d’honneur à ses anciens compagnons d’armes.

C’est à la suite de cette imposante cérémonie, et afin d’en transmettre le souvenir à la postérité d’une manière durable, que l’armée, par un ordre du jour en date du 1er vendémiaire an XIII, vota l’érection de la Colonne.

Voici la copie de cet ordre du jour dont les termes expliquent clairement et dignement la pensée de l’armée.