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Page:Histoire de la constitution de la ville de Dinant au Moyen Âge.djvu/37

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vier 1231, les princes de l’empire rendirent à Worms, à la demande de l’évêque de Liège, une sentence abolissant les communiones, constitutiones, confederationes seu conjurationes aliquas quocumque nomine censeantur, qui fut notifiée le même jour aux villes[1]. Du même coup, supprimant les communes, le jugement des princes supprimait les jurés. La suscription des deux lettres du 24 Novembre 1230 et du 20 Janvier 1231 le prouve implicitement. Tandis que la première est adressée : villicis, scabinis juratis et civibus omnibus, la seconde ne porte que : universis civibus Leodiensibus ceterisque burgensibus ad episcopatum Leodiensem pertinentibus.

Néanmoins, les jurés ne disparurent pas à la suite de la sentence de 1231. Ils sont mentionnés à Liège en 1237 et en 1242[2] et à Saint-Trond en 1237[3]. Le grand soulèvement des villes liégeoises contre l’évêque Henri de Gueldre en 1254-1255 eut certainement pour résultat d’affermir partout leur situation. Le mouvement auquel, sous la conduite de Liège, prirent part alors Huy, Saint-Trond et Dinant présente un caractère nettement révolutionnaire. Il est dirigé contre les droitures de l’évêque, contre son maire, contre ses échevins. L’alliance des villes est renouvelée, les communes se reforment et à leur tête apparaissent des maîtres et des jurés. Les bourgeois s’emparent des châteaux de l’évêque et, au mépris des privilèges du clergé, rétablissent l’impôt de la fermeté. Enfin, les artisans se groupent en fraternités jurées[4].

  1. Ibid. 4181, 4182. Cf. la politique hésitante de Henri VII vis-à-vis des villes liégeoises, avec sa conduite analogue envers Worms. Nitzsch : Gesch. d. D. Volkes III, 95. Ces exemples sont d’ailleurs loin d’être isolés : v. pour Verdun et Cambrai : Huillard-Bréholles, Hist. dipl. Frederici II, introduction, p. 276 sqq.
  2. Wohlwill, op. cit., 77-78, n. Jean d’Outremeuse III. 68-69. Foullon, Hist. Leod. I, 478.
  3. Piot, Cartul de Saint-Trond I, 187, 194.
  4. V. les récits de Hocsem et de Johannes presbyter, malheureusement assez postérieurs (XIVe siècle) dans Chapeaville, Gesta episc. Leod. II, p. 280 sqq. Ce mouvement n’est plus d’ailleurs un pur mouvement d’auto-