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d’une situation différente de celle du reste du territoire. En un mot, la ville avec sa franchise formait ce que notre langue administrative d’aujourd’hui appelle la commune de Dinant[1].

De tout autre nature était la châtellerie[2]. Celle-ci ne forme ni un territoire juridique, ni un territoire urbain. Elle ne se rattache à aucune circonscription antérieure et n’apparaît qu’au xve siècle. Son étendue était très considérable : elle comprenait à peu près toute la partie méridionale de la principauté de Liège. Les villages de Laneffe, de Boussu, de Hansine, de Braibant, de Surice, de Baronville, de Florines, de Villenfagne, d’Agimont, de Ham sur Heure, de Sautour, de La Neuville, de Rotiers, de Villers le Gombo et d’autres encore en faisaient partie. Il en était de même des villes de Ciney et de Givet, du ban de Havelange, de la seigneurie de Beauraing, de la prévôté de Revogne et de la châtellerie de Rochefort.

Ainsi constituée, la châtellerie de Dinant, comme celle de Gand à la même époque, formait une sorte de grande avouerie placée sous la protection de la ville[3]. Son seul chef en effet était le conseil. Elle s’est établie en dehors de toute intervention épiscopale. C’est selon toute apparence lors des longues guerres du pays de Liège contre le comté de Namur, pendant la première moitié du xve siècle, qu’elle aura reçu son organisation définitive. Son but semble en effet, avant tout, avoir été essentiellement militaire. Tous ses surcéants ressortissaient sous la bannière de Dinant. Ils avaient à défendre la ville en cas de siège. Ils en recevaient des ordres sur les

  1. Le territoire actuel de cette commune est encore sensiblement le même que celui de la franchise.
  2. Pour la châtellerie v. plusieurs textes y relatifs dans Cartul. II, passim ; et dans Remacle, Inventaire du registre aux missives.
  3. Sur l’autorité que Gand s’arrogeait sur les villes de sa châtellerie, V. un texte très intéressant dans Gachard, Collection de documents inédits concernant l’histoire de la Belgique II, p. 150.