Page:Histoire des choses mémorables, sur le fait de la religion chrétienne.djvu/51

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
4
INDES ORIENTALES

ſtoit autre que la gloire de Dieu, & l’edification de ſon Egliſe. Et de faict les trauaux incroyables qu’il enduroit, l’integrité de vie qui eſtoit en luy, & neantmoins les outrages & perſecutions qu’il ſouffroit patiemment, tant pour la cõuerſion des Barbares, que pour le bon reiglement qu’il mettoit entre les Chreſtiens Portugois & autres, luy donnerent tel credit à Goa, quand on les entendit, que chacun ne parloit d’autre choſe, auec vne admiration extraordinaire, voire des Maures & Payans, qui pour ces hauts faicts en telle modeſtie & patience l’appelloyent le ſainct Pere. Ce bruit venu iuſques en Portugal, le Roy Iean en fut auſſi aduerti, par le rapport de perſonnes aſſeurees, du viuãt du bon Xauier, mais beaucoup plus amplemẽt apres ſon decés, & conuié d’vne choſe ſi notable, & induict par des actes ſi illuſtres, commanda par ſes lettres patentes à ſon Viceroy des Indes, de s’enquerir diligemment, & en toute fidelité de la vie, & miracles de François Xauier, & luy en enuoyer l’entiere information, & ce qu’il en auroit peu apprendre. La teneur des lettres Royaux, la où l’on veoit à l’œil quelle opinion ce bon Roy auoit de ce ſainct Pereſonnage, eſt telle :