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INDES ORIENTALES

laca, qui eſt vne traicte de plus de cinq cens lieuës, il aborda au port de la Chine, & paſſant de la Nau de Duarte Gamma, en celle de Diego Pereria, le cogneur en grande perplexité d’eſprit, d’autant qu’ayant laiſſé la ville de Malaca aſſiegee de l’ennemy, il n’auoit rien entendu depuis de l’iſſue, & comme le tout eſtoit paſſé, qui le rendoit fort curieux d’en ſcauoir des nouuelles de ces Chinois, & meſmes il faiſoit bonne prouiſion de toutes ſortes d’armes, auec les Pilotes, pour le ſecours de Malaca. Dequoy s’aperceuant Xauier, les conſola, en les aſſeurant que la ville de Malaca eſtoit en paix, & qu’il ne s’en miſſent point en peine.

Il dit auſſi au meſme Diego, le voyãt en crainte de ne trouuer plus aucun Nauire au port de Malaca, pour faire voile aux Indes (car la ſaiſon de nauiger eſtoit à demy paſſee.) N’ayés peur mon amy, car nous y verrons encores Antoine Pereria, qui nous attend, à voile deſployee, il y a deſia trois iours, auquel Xauier donna aduertiſſement de ſa venue, par lettres des le gouffre de Sincapon, diſtant de Malaca plus de quarante cinq lieuës, là où arriués qu’ils furent, ils trouuerent & la ville paiſible, & Antoine Pereria qui les attẽdoit depuis trois iours, tout preſt à ſingler en mer, & les paſſer es Indes.

Du tems que Simon Mello eſtoit gouuer-