Page:Histoire des premiers temps de la Grèce, Tome 1 (1822).djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

IO

DES PREMIERS TEMPS

génie particulier, qui prouve qu’elle est originale, y trouve-t-on beaucoup de mots orientaux qui n’ont pu s’y introduire que dans ces premiers temps ; car la colonie phénicienne que Cadmus amena dans la Bœotie, n’étoit pas assez puissante pour que son in fluence sur le langage pût s’étendre dans le reste de la Grèce, qui étoit déjà peuplé depuis long-temps. Nous pourrions tirer un argument bien plus puissant de l’usage de l’écriture qu’on peut con sidérer comme faisant partie du langage, si l’on étoit d’accord sur l’époque où cet art s’introduisit dans la Grèce ; il est bien constant en effet que les Grecs ont reçu l’alphabet des Phéniciens ; mais quand l’ont-ils reçu ? Cette question n’est point encore décidée. L’opinion la plus générale est qu’il leur fut apporté par Cadmus ; cependant quelques savans modernes (1) ont cherché à éta blir qu’il n’avoit été connu dans la Grèce que beaucoup plus tard : d’un autre côté, le savant pré sident Bouhier pensoit que les Grecs avoient connu l’alphabet long-temps avant Cadmus (2), opinion (1) Wolsf, Prolégomènes préface, qu’il n’a point chan sur l’Iliade, édition de 1795. gé d’opinion. •

Il ne les a point mis dans (2) Dissertation à la fin de celle qu’il a donnée à Leip- la Palaeographie de Mon sick en 18o4. Il paroît cepen- faucon. 4 -

dant, par ce qu’il dit dans sa