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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/118

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faire, je ne serais cependant pas d’avis d’assiéger ce château, car il est bien fort et Regnaut a beaucoup de gens pour le défendre : si vous les assiégez, ils sortiront par de fausses portes, autrement il faudra les serrer de si près, qu’ils ne puissent sortir.


CHAPITRE XII.


Comme après que Charlemagne eut assiégé Montauban, Roland alla camper vis-à-vis la porte, dans un lieu nommé Balançon.


Charlemagne sentit bien que le duc Naimes avait raison, il lui dit : Je veux me conformer à vos avis. Aussitôt il fit publier que l’on s’avançât du château le plus près qu’il serait possible ; il ordonna que l’on plaçât sa tente vis-à-vis la porte. On vit bientôt plus de dix mille tentes autour de Montauban. Quand l’armée fut campée, Roland prit dix mille chevaliers, tous jeunes, et alla se camper vis-à-vis, dans un lieu nommé Balançon, au bord d’une grande et profonde rivière ; il fit mettre une tente dans cet endroit avec un dragon au-dessus. Ce lieu était tellement situé, qu’on pouvait découvrir tout le pays. Roland voyant l’endroit si bien fortifié, en fut surpris, et dit à ses gens : Seigneurs, je ne suis pas surpris si les quatre fils Aymon font la guerre à mon oncle, puisqu’ils ont un château si bien fortifié ; jamais nous ne viendrons à bout de prendre Montauban. Vous avez tort, dit Olivier, nous avons pris Lausanne et avons battu la grande tour et le donjon de Constantinople, ainsi nous pourrons