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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/138

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votre épée du foureau, il faut que le traître périsse avec nous ! Alors ils mirent l’épée à la main et coururent sur Regnaut pour le tuer ; mais il se mit à rire au lieu de se défendre. À quoi pensais-je donc, dit alors Richard ! non je ne tuerai pas mon frère pour tout l’or du monde. Allard et Guichard dirent à Regnaut : Nous sommes tous frères, ainsi vous nous direz d’où vient cette trahison : Frères, leur répondit Regnaut, je vous plains plus que moi, je vous ai amenés ici malgré vous, car si je vous eusse cru, ce malheur ne serait point ; mais j’espère que Dieu fera la grâce de nous en retourner, recommandons-nous à lui, et pensons à nous bien défendre. Frère, dit Richard, nous aiderez-vous ? N’en doutez pas, répondit Regnaut, et il se tourna vers les comtes, et leur dit : Seigneurs, le roi Yon vous a ordonné de venir avec nous pour notre sûreté, ainsi j’espère que vous nous aiderez. Regnaut, répondit le comte d’Anjou, nous n’avons plus que faire ici. Traîtres, dit Regnaut, je vous trancherai la tête à tous.

Qu’attendez-vous, dit Allard, il faut les faire périr ces misérables. Regnaut mit alors l’épée à la main et trancha la tête au comte d’Anjou. Il le méritait bien, puisque c’était lui qui avait conseillé la trahison ; les autres prirent aussitôt la fuite, et Regnaut ne put les poursuivre, parce que son mulet ne pouvait le porter. Il mit pied à terre et dit : Ah Bayard, mon bon cheval, que ne suis-je sur toi et bien armé, je vengerais ma mort avant de mourir. Guichard lui dit : Frère, voici nos ennemis, montons sur ce rocher, nous y serons mieux en défense. Vous