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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/140

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courus, et tous mes gens ont promis de tous rendre à Charlemagne. Regnaut lui dit : Puisque vous ne voulez pas avoir pitié de nous, plutôt que de passer pour des lâches, nous combattrons jusqu’à la mort. Allard voyant qu’il fallait combattre, dit à Regnaut : Comment nous rangerons-nous pour combattre ? Regnaut lui répondit : Montons deux à deux, vous et Guichard serez derrière, Richard et moi serons devant : il faut aujourd’hui nous distinguer, ce n’est qu’à ce prix que nous pourrons échapper. Beau-frère, lui dirent ses frères, nous nous étions bien trompés de croire que vous voulussiez nous trahir. Je ne crains rien, dit Guichard, puisque notre frère Regnaut est avec nous, tant qu’il vivra nous nous défendrons, et dès qu’il sera mort, je ne demande plus à vivre. Les quatre fils Aymon s’assemblèrent donc pour combattre contre trois cents chevaliers, et ne furent pas vaincus, quoiqu’ils ne fussent que quatre, car ils montrèrent tout leur courage. Quand Foulques vit venir Regnaut, il baissa sa lance et le blessa à la cuisse, dont il tomba. Allard, voyant ce coup, s’écria à ses frères ; nous allons perdre Regnaut, notre seule espérance. Mous ne pourrons échapper à la mort ou à la prison, puisque nous perdons notre défenseur. Regnaut l’entendant parler ainsi, lui dit : Âme faible, que dites-vous ? Je n’ai aucun mal, grâce à Dieu, et je me vengerai avant de mourir. Il se leva et arracha avec beaucoup de douleur la lance qui était dans sa cuisse, puis il mit l’épée à la main, et dit à Foulques : Si vous êtes libre, descendez de cheval et vous verrez ce que vaut mon épée. Foulques se tourna fièrement vers