Aller au contenu

Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tué Richard qui était le plus hardi chevalier : si Dieu me secourt, je prendrai les autres, et le roi les fera mettre à Montfaucon dès qu’il les tiendra. Richard malgré ce coup, se leva, vint vers Gérard et lui dit : Traître, vous me payerez le mal que vous m’avez fait ; il ne sera pas reproché à Regnaut que l’on ait tué son frère sans que sa mort ait été vengée. Il frappa alors Gérard et l’étendit à ses pieds : Il lui dit ensuite : Vantez-vous à présent que vous avez tué un des quatre fils Aymon. Comme il était épuisé de faiblesse, il tomba par terre et commença à regretter ses frères, en disant : Mes frères, je ne vous verrai plus ; et vous, roi Yon, vous nous avez trahi et vendus à Charlemagne. Il s’écria ensuite : Grand Dieu ! secourez mes frères, je ne sais où ils sont et ne puis les secourir, car je suis près d’expirer. Les autres frères combattaient fort contre les ennemis ; mais leur courage eût été de bien peu de valeur, s’ils n’eussent été au détroit d’un rocher et qu’on ne pouvait les attaquer que par-devant. Quand ils furent là, Regnaut dit à Allard : Qu’est devenu notre frère Richard ? il y a longtemps que je ne l’ai vu, je voudrais en avoir des nouvelles. Frère, si vous voulez m’en croire, vous n’irez pas ; s’il est mort, que Dieu lui fasse pardon ; nous ne pouvons l’aider ; je crois même que nous périrons avant ce soir. Ah ! dit Regnaut, faut-il donc abandonner notre frère Richard ? Je veux en avoir des nouvelles, quand je devrais y aller seul. Frère, dit Allard, si nous quittons ce poste, jamais nous ne nous reverrons ; je le trouverai mort ou vif, dit Regnaut, et il alla de l’autre côté du rocher. Quand ceux qui avaient