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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/171

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car il y eut beaucoup de perte de part et d’autre ; mais la perte tourna du côté de Roland, et les frères de Regnaut, aidés par Maugis, demeurèrent les vainqueurs. Comme Roland s’en retournait, Oger lui dit : Seigneur, qui vous a ainsi tourné votre écu et blessé votre cheval à la cuisse droite ? aussi vous vois-je blessé, car il apparaît bien à votre côté ; je crois que vous avez trouvé le Regnaut, fils Aymon ; l’amenez-vous prisonnier ? Roland, irrité du reproche que lui faisait Oger, mit l’épée à la main et courut sur lui pour le frapper, mais Olivier et Idelon les séparèrent.

Richard vint alors et se mit à crier : Roland, venez joûter avec moi ; volontiers, répondit Roland ; alors ils piquèrent leurs chevaux, et se rencontrèrent si rudement, que Richard tomba par terre, il se releva aussitôt, remonta à cheval, mit l’épée à la main et se défendit. Quand Roland vit que c’était un des quatre fils, Aymon, il en fut joyeux et cria : À moi, mes amis, s’il nous échappe, je le dirai à Charlemagne. Les Français se jetèrent sur Richard et tuèrent son cheval sous lui ; il blessa d’un coup d’épée le comte Antoine et en tua un autre. On lui dit de se rendre s’il ne voulait pas être tué ; alors il remit son épée, puis on le fit monter sur un mulet et on l’emmena. Son valet, fâché de voir emmener son maître, courut aussitôt le dire à Regnaut qui lui demanda s’ils étaient déjà bien loin ; il répondit qu’oui, et qu’il ne pourrait les rejoindre. Regnaut en fut fâché ; il vit venir Allard, Guichard et ses gens, qui pensaient que Richard était arrivé. Allard voyant que Regnaut