Aller au contenu

Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/175

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Hector et Naimes voyant Roland aller au pavillon de Charlemagne avec Richard, lui dirent : Pour quoi voulez-vous livrer Richard au roi ? Que voulez-vous que j’en fasse, dit Roland ? Que vous le délivriez, répondirent-ils. Un valet qui avait tout entendu, s’en alla vers Charlemagne et lui dit : Sire, nous avons été vaincus au gué de Balançon par Regnaut ; mais Richard, l’un des plus vaillans après Regnaut, est pris. À ces nouvelles, Charlemagne ne put contenir sa joie, surtout, quand il aperçut Richard que Roland amenait prisonnier. Je vois bien que vous y avez été, dit Charlemagne, sans cela vous n’auriez pas pris Richard ; il dit ensuite à Richard : Vous serez pendu, misérable ! Sire, dit Richard, tous me tenez prisonnier, mais tant que mon frère Regnaut pourra monter sur Bayard, je ne serai pas pendu. Le roi prit un bâton et en donna un coup terrible sur la tête de Richard, qui le prenant par la moitié du corps, le fit tomber à terre avec lui. Roland voulut courir sur Richard, mais Oger et Salomon l’en empêchèrent, et dirent au roi qu’il ne devait pas frapper un prisonnier. Richard aperçut Maugis qui était appuyé sur un bâton, qui ne disait rien ; sa présence le rassura, et il dit au roi : Sire, où serai-je pendu ? Ce sera à Montfaucon, lui répondit le roi. Maugis ayant tout entendu, retourna à Montauban, où Regnaut et ses frères l’attendaient. Regnaut le voyant venir de loin, dit à ses frères : C’est votre faute si Richard est pendu : nous le perdrons pour toujours, car je vois revenir notre cousin Maugis seul. Il arriva, et voyant leur cha-