Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/25

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et si nous pouvons le tenir, je le ferai pendre, et écorcher vif son fils Maugis, je ferai aussi brûler sa femme et mettrai tout son pays à feu et à sang. Alors le duc Naimes de Bavière se leva et dit au roi : Sire, il n’est pas nécessaire de vous courroucer, mais si vous m’en croyez, vous enverrez un messager au duc d’Aigremont, vous le ferez accompagner. Il faut que ce soit un homme prudent qui remontre au duc ce dont vous le chargerez ; et suivant sa réponse, vous verrez ce que vous aurez à faire. Le roi lui répondit : J’approuve votre conseil ; alors il pensa en lui-même quel messager il choisirait, qui serait assez hardi pour faire son message auprès du duc de Beuves ; personne n’osa se proposer, car plusieurs étaient de sa famille, comme le duc Aymon de Dordonne qui était son cousin germain ; car ils étaient quatre frères du même père et de la même mère. Le roi fut irrité, et jura qu’il détruirait le pays du duc. Il appela ensuite son fils Lohier et lui dit : Mon fils, il faut que vous fassiez ce message, vous menerez avec vous cent chevaliers bien armés ; vous direz au duc de Beuves que s’il ne se rend à ma cour pour la saint-Jean prochain, j’irai assiéger Aigremont et détruire son pays, je le ferai pendre et son fils, et je ferai brûler sa femme. Sire, dit Lohier, je ne crains rien, je m’acquitterai bien de votre message. Alors Charlemagne fut fâché d’avoir chargé son fils de ce message ; mais puisqu’il l’avait dit, il fallait l’accomplir. Le lendemain matin Lohier et ses gens s’habillèrent, ils montèrent à cheval et vinrent devant le roi. Lohier dit à son père : Sire, nous sommes prêts à exécuter vos commandemens.