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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/258

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vous ne jamais vous en retourner ; il dit ensuite à Yonnet : Jouez maintenant en paix ; je crois que ces gens étaient ivres, pour vouloir m’emmener ainsi ; ils y ont bien gagné. Lorsqu’Yonnet l’en tendit parler ainsi ; il joua son jeu sans le contredire. Richard appela ensuite son domestique, et lui dit : Va prendre ces gens qui sont morts et jette les par les fenêtres ; à quoi il obéit aussitôt, car il n’osait le contredire, tant il avait peur qu’il ne lui en fit autant qu’aux autres qu’il avait vu tuer en sa présence. Allard était hors du château, attendant le duc Richard pour le pendre. Il vit comme on jetait les morts par les fenêtres de la tour ; il en fut indigné. Il alla trouver Regnaut et lui dit : Frère, je vois que Richard ne veut pas se laisser prendre, il en coûtera cher avant qu’il soit pris : Voyez comme il les a jetés par la fenêtre. Frère, dit Regnaut, le duc Richard est bien à craindre ; allons secourir nos gens, car ils sont en grand danger. Les gens qu’il avait envoyés pour le prendre vinrent lui dire que le duc Richard ne serait pas pris aisément, qu’il avait mis à mort trois de leurs compagnons, et s’était mis à jouer avec Yonnet. Regnaut jura que s’il n’avait la paix avec Charlemagne, Richard serait pendu, quoi qu’il en pût arriver. Alors il alla vers lui et lui dit : Pour quoi avez-vous tué mes gens ? Cousin, ils sont venus à dix mettre la main sur moi, disant que vous l’aviez commandé, ce que je ne pouvais croire : je les ai fait sortir d’ici avec grande précipitation, j’en ai tué je ne sais combien. Je n’aurais jamais agi ainsi, si on vous eût tenu comme vous me