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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/274

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tira dans sa tente et y fit allumer un grand cierge ; il n’y avait rien de plus beau à voir que la grande clarté qui se répandait dans l’armée. Alors ils se mirent à danser à l’entour de leurs tentes. Les Turcs qui gardaient la tour de David, ayant aperçu une si grande lumière dans l’armée des chrétiens, en furent surpris. Alors quelqu’un d’eux l’alla dire au roi. Quand l’amiral apprit ces nouvelles, il s’écria hautement : Mahomet ! qu’ont-ils donc trouvé, ces méchans, pour faire une si grande fête ? Je crois qu’ils font comme les cygnes qui chantent quand ils doivent mourir ; car je réponds de leur perte, et cependant ils se réjouissent.

Il jura par Mahomet devant tous ses barons, qu’il sortirait dès le lendemain, afin de détruire tous les chrétiens. Quand le roi Thomas, qui était prisonnier, vit la grande joie qu’avaient les chrétiens, il ne sut que penser, mais il dit en lui-même : Qu’ont maintenant mes gens pour montrer une si grande joie ? Hélas ! ne se ressouviennent-ils point de moi ? je crois qu’oui ; car la fête qu’ils font ne peut être sans une grande occasion.

Ceux de Rames et des environs voyant une si grande lumière, s’imaginèrent que Jérusalem était en feu, et les autres avaient peur qu’on n’eût quelque grande affaire. Quand ceux de l’armée eurent fait bonne chère, on disposa une sentinelle. Aussitôt que le jour fut venu, les barons allèrent saluer Regnaut qui était dans sa tente, et lui dirent : Sire, que vous semble-t-il que nous devions faire ? attaquerons-nous la ville ? Seigneurs, dit Regnaut, il me semble que cela est. Ils étaient à déli-