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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/276

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pita à travers la mêlée et abattit mort le premier qu’il rencontra ; puis il mit l’épée à la main, se mit dans la grande foule et frappa à droite et à gauche avec tant de force, qu’il abattit quantité de sarrasins par terre, tellement que tous les barons et Regnaut en étaient surpris. Regnaut dit alors au comte de Rames : Que pensez-vous de mon cousin ? Vites-vous jamais un si bon ermite ? Par ma foi, dit le comte, il mérite d’être estimé. Heureuses les entrailles qui l’ont porté, et l’heure où vous êtes venus en ces pays ; car maintenant je suis sûr que par votre arrivée la ville de Jérusalem sera prise et le roi Thomas délivré de prison ; quand il eut ainsi parlé, il piqua son cheval, et frappa un Turc avec tant de fureur, qu’il lui passa sa lance au travers du corps, dont il mourut ; ensuite il mit l’épée à la main, et frappa tant qu’il put, en disant : Frappez, barons, car les sarrasins vont être vaincus, si Dieu nous garde les vaillans chevaliers Regnaut et Maugis. Les barons du pays se mirent en la presse et commencèrent à faire merveilles d’armes contre les sarrasins. Chacun d’eux n’osait trouver Regnaut ou Maugis, tant ils étaient craints. Quand les sarrasins virent qu’ils ne pouvaient souffrir le tort que Regnaut et Maugis leur faisaient, ils se mirent en fuite vers Jérusalem.

Quand l’amiral vit que ses gens étaient vaincus, il dit : Malheureux pourquoi me fuyez-vous ? Ne savez-vous pas que je suis votre seigneur et que je vous défendrai contre ces faux chrétiens ? Qu’est devenu Margaris ? Sire, dit un sarrasin, il est mort. Quand l’amiral entendit ces paroles, il pensa