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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/279

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tait échappé, il en fut bien fâché. Il vit un chevron qui avait quinze pieds de long, alors il descendit de cheval et prit le chevron, le mit sous la porte-coulisse, de manière qu’elle ne pouvait nullement tomber, ni se fermer. Il y avait tant d Turcs étendus morts sur le chemin qu’on ne pouvait passer. Regnaut et ses compagnons ne firent point cela sans grande fatigue. Quant Regnaut vit la porte-coulisse arrêtée, sans tarder davantage, il mit la main à son épée, et entra dans le château de Jérusalem en criant : Montauban. Il combattit si bien que Maugis et le comte de Rames entrèrent dans le château. L’amiral voyant les chrétiens entrés dans la ville, devint furieux, et jura son dieu Apollon, que si le roi Thomas ne lui sauvait la vie, il le ferait mourir ; alors il courut vers lui et lui dit : Roi Thomas, si vous ne me sauvez la vie à présent, je vous ferai mourir et je vous jetterai en bas. Alors le roi Thomas lui dit : ayez un peu de patience que j’aie parlé à mes gens. Allez leur parler, dit l’amiral, dépêchez-vous. Le roi Thomas se mit aux fenêtres et vit Regnaut et Maugis qui venaient les premiers attaquer la tour où il était prisonnier, il ne les connut point ; mais après il vit venir le comte Rames qu’il connut, ainsi que Geoffroy et le comte Jasses, dont il fut content, et il leur cria : regardez votre roi qui est prisonnier. L’amiral vous mande que si vous ne le laissez retourner en son royaume de Perse, il me jettera du haut en bas des fenêtres. Ah ! bon roi, dit le comte de Rames, Dieu vous sauve. Il est vrai que nous servons ce seigneur qui est notre maître et gouverneur ; c’est