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Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/304

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votre méchanceté, ou tous êtes mort. Il ne voulut rien répondre à cela. Alors Yonnet lui coupa la tête. Quand Aymonet et Yonnet eurent vaincu leurs ennemis, ils se prirent par les mains et s’en retournèrent vers le roi Charlemagne, à qui Aymonet dit : Sire, vous semble-t-il que nous ayons assez fait ? Nous sommes prêts à faire encore davantage, si vous nous le commandez. Enfans, dit Charlemagne, vous avez assez fait ; Constant est blessé, et Rohars est mort. Allez vous reposer, je vous promets que je ferai des traîtres ce qui sera nécessaire. Charlemagne ordonna que Constant fut pendu et le corps de son frère auprès de lui ; car il en était bien mécontent. Quand Ganelon les vit pendre, peu s’en fallut qu’il ne perdit la tête. Alors il appela Hardes, Béranger et Malu, gens très-méchans et leur dit : Seigneurs, vous voyez comment Charlemagne nous a fait un grand déshonneur. Nous saurons le reconnaître, car il a fait pendre honteusement nos bons amis ; mais nous verrons encore l’heure que cette honte sera vengée. Il a raison, dit le traître Ganelon, car il a trahi les pairs de France et les fit mourir à Roncevaux.

Regnaut voyant ses enfans vainqueurs, il rendit grâces à Dieu, ainsi que ses frères. Ensuite il demanda à ses enfans : Comment vous portez-vous ? Très-bien, répondirent-ils, Dieu merci. Allard et Guichard bandèrent leurs plaies, et elles furent bientôt guéries. Après cela, ils allèrent au palais pour voir le roi, qui leur fit grand accueil et leur fit des présens considérables tant en châteaux qu’en forteresses. Regnaut et ses enfans prirent congé