Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/67

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allèrent se coucher ; quand ils furent tous endormis, le cheval d’Allard, qui était extrêmement orgueilleux, commença à faire noise aux autres. Richard et Allard entendant le bruit des chevaux, se levèrent aussitôt et aperçurent reluire les armes au clair de la lune ; ils allèrent au lit où était couché le traître Hernier, mais, ils ne le trouvèrent pas, ce qui les surprit beaucoup. Alors Regnaut s’éveilla et demanda : qui êtes-vous ? Laissez dormir les chevaliers. Allard s’écria : Regnaut, nous sommes trahis ! Hernier a introduit les gens de Charlemagne, et ils détruisent les nôtres. Quand Regnaut l’eut entendu, il se leva promptement, s’arma et cria fort haut : mes amis, du courage, nous en avons besoin plus que jamais. Regnaut n’avait que trente chevaliers avec lui dans le donjon, car tous les autres étaient dans la basse-cour, qui ressemblait à une petite-ville, dans laquelle Guyon, à la tête de ses gens, faisait un grand carnage.

Regnaut voyant venir Hernier avec cent chevaliers, s’écria : mes frères avancez, car si Dieu ne veut nous secourir, nous sommes perdus : alors ils se mirent à combattre avec tant de fureur, que personne n’en approchait qu’il ne lui en coulât la vie. La basse-cour commençait à s’émouvoir et le combat devint très-opiniâtre. Quand les gens de Charlemagne virent que ceux du donjon se défendaient fort bien, ils mirent le feu à la basse-cour, et commencèrent à abattre les maisons ; le feu en peu de temps atteignit le donjon. Regnaut se voyant ainsi surpris, dit à ses frères : que ferons--