Page:Histoire des quatre fils Aymon, publication 1840.djvu/69

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tait pourquoi il ne craignait plus l’armée du roi ; il se mit dans la mêlée si vivement, avec ses frères, qu’il ne resta que le traître Hernier et douze autres. Quand Regnaut vit qu’ils étaient tous détruits, ils prirent le traître Hernier et lui lièrent chaque membre à la queue d’un cheval, on fit monter chaque cheval par un page, ils le firent tirer à quatre chevaux ; ainsi il fut démembré ; après qu’il fut mort. Regnaut fit faire un grand feu, y fit jeter les douze chevaliers et leurs cendres au vent.

Charlemagne eut bientôt appris que Regnaut avait détruit tous les gens de Hernier, l’avait fait tirer à quatre chevaux et fait pendre plusieurs de ses gens. Charlemagne dit en lui-même : que je suis maltraité par ces quatre chevaliers ! J’ai bien mal fait quand je leur ai donné l’ordre de chevalerie ! On a bien raison de dire que l’on donne souvent des armes contre soi : je suis désespéré. Leur oncle tua mon fils Lohier ; Regnaut, mon neveu Berthelot, que j’aimais si chèrement, et ils viennent de faire pendre mes gens et faire mourir les autres. Je ne pourrai donc pas me venger de quatre simples chevaliers ? mais je ne partirai point d’ici que je ne sois vengé ou je perdrai tout. Sire, dit Foulques de Morillon, vous avez raison ; cependant Regnaut ne vous craint point, car il n’eût point fait pendre vos gens en dépit de vous. Le duc Naimes lui dit : Sire empereur, si vous m’eussiez cru, vous n’eussiez pas perdu les meilleurs de vos gens ; mais vous avez voulu croire Hernier, et vous voyez ce qu’il vous est arrivé. L’empereur