Aller au contenu

Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
15
INTRODUCTION.

une arène où combattaient les philosophes et les économistes : ils avaient leurs disciples, leurs séides mêmes, et le fanatisme pour leur cause allait jusqu’au plus sérieux des engagements ; ils étaient gens de bien en général, et leurs intentions étaient pures. Ils étudiaient l’homme : c’était lui, c’était la nature qu’ils étudiaient. Le seizième siècle avait vu les savants approfondir les études les plus abstraites. Les moralistes, les écrivains religieux, les traducteurs du grec et du latin, les commentateurs enfin, avaient rempli le seizième siècle ; l’esprit fatigué se reposait, au dis-septième, dans la poésie, et l’imagination délassait la faculté savante ; mais toutes les immenses portées fatiguent l’esprit humain : autour de lui, d’ailleurs, que voyait-il ? une dégénération complète, une corruption de mœurs qui tendait à la chute, à l’écroulement de tout en ce monde. Le moyen de chanter une pareille époque ! Alors, on s’attacha à connaître et à faire connaître l’homme, et la nature : c’est ainsi que le règle philosophique a commencé. Ce n’est pas que le siècle de Louis xiv n’ait produit de grands savants, et Pascal à lui seul répond pour tout un siècle[1] ! et que celui de

  1. Je sais que je m’attirerai des reproches en disant que