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Page:Histoire des salons de Paris, tableaux et portraits du grand monde sous Louis XVI, le Directoire, le Consulat et l'Empire, la Restauration et le règne de Louis-Philippe Ier. Tome 1.pdf/37

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INTRODUCTION.

cause de la Cour et spécialement à la Reine. Ce salon, dans lequel on soupait tous les soirs et que la Reine présidait elle-même, était le rival de celui de madame de Coigny, qui chaque jour était plus à la mode et plus aimée de tout ce que la Cour avait de plus jeune et de plus spirituel, comme M. de Narbonne, MM. de Lameth, l’abbé de Montesquiou, l’abbé de Périgord, et une foule d’hommes et de femmes dont l’esprit et la grâce toute française faisaient de son salon un lieu charmant de causerie, car on tenait encore à l’urbanité des manières et à la grâce du langage[1].

J’ai donc commencé ma galerie de la Cour par celui de madame Necker, celui de madame Rolland, et par les deux oppositions si tranchées de madame de Coigny et de madame la duchesse de Polignac. J’ajoute celui de M. de Juigné, parce que l’opposition religieuse fut d’un grand secours à ceux qui mirent le trouble en France, avant que les affaires ne fussent en état de recevoir le changement nécessaire qu’elles devaient éprouver.

Les querelles de M. Necker avec M. Turgot et M. de Calonne furent encore un motif de disputes et

  1. Ce n’est pas par la douceur de sa voix et de son timbre que madame de Coigny donnait l’exemple chez elle, car elle avait un son de voix rauque le plus désagréable du monde.